Conte pour dans 300 ans
Il y a environ trois siècles, époque qui coïncide à la fin du règne du grand européen que fut Louis XIV à sa manière, naissait un genre littéraire bien particulier : le conte de fées. Et s’ils étaient notre seule source de connaissance du passé, comment comprendrions-nous l’histoire ? Dans un souci d’équité pour les générations à venir, il m’a semblé légitime de proposer l’équivalent de ce que Perrault et ses contemporains nous ont offert comme vision de leur époque.
Il était donc une fois, un vieux roi, qui régnait depuis cent ans sur ses chers compatriotes. Son règne avait été long et tumultueux, il avait souvent dû se battre pour ne pas perdre sa couronne, et il commençait à se désespérer d’être si peu compris de son peuple. Car en ce temps-là, la Communication dirigeait tout : on pouvait avoir de bonnes idées, faire sa prière tous les soirs, être marié et avoir beaucoup d’enfants, si l’on ne savait pas communiquer, il n’y avait pas moyen de se faire aimer.
Pourtant, le roi tenait beaucoup à un projet, et il ne voulait pas quitter le trône sans le voir aboutir : il voulait unifier tout un tas de petits royaumes autour du sien, persuadé que ce serait une grande chance pour tous les membres de ces royaumes.
Or, en ce temps-là, il y avait une drôle de coutume, qui heureusement n’a plus court depuis bien longtemps tellement elle était étrange et posait de problèmes aux rois, cela consistait à demander son avis au peuple avant de faire quelque chose, un peu comme si tout le monde était un peu le roi de ce pays, où chacun pouvait donner son opinion sans être puni.
Le plus étonnant, c’est qu’on s’était beaucoup battu pour avoir ce droit, mais qu’on préférait rester au lit ou aller à la plage plutôt que de donner son avis quand on pouvait le faire.
Notre roi était évidemment bien embêté, il avait beaucoup travaillé avec les rois de vingt-quatre royaumes autour du sien et ce projet constituait une grande avancée pour tous, pour peu qu’on y réfléchisse un peu, mais beaucoup de gens avaient peur et ne comprenaient pas bien l’utilité de ce projet.
La fée Lucide à qui le roi avait demandé de l’aide, lui conseilla d’expliquer à son peuple avec toutes les personnes qui pensaient comme lui en quoi c’était une bonne idée et lui apprit que la meilleure volonté du monde ne peut pas faire l’impasse sur une explication claire et pédagogique, si elle veut remporter les suffrages.
Réponse le 29 mai.
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